Maître d'Art

Fanny Boucher

Diplômée de l’Ecole Supérieure des arts et industries graphiques Estienne en gravure taille-douce, Fanny Boucher se spécialise dès 1998 dans le procédé Talbot-Klic de l’héliogravure au grain grâce à sa formation auprès de Jean-Daniel Lemoine, scientifique expert dans les procédés photomécaniques du XIXe siècle.

Nantie de ce rare savoir-faire, elle fonde en 2000 l’Atelier Heliog, lieu de création dédié aux techniques de la gravure taille-douce et plus particulièrement l’héliogravure au grain.

Fanny Boucher offre depuis son geste et son accompagnement à de nombreux artistes, galeristes ou éditeurs internationaux, mais aussi aux designers et architectes d’intérieurs. L’Atelier Heliog propose ainsi aujourd’hui une expertise complète, unique et singulière de l’héliogravure, dans sa plus pure tradition du livre d’artiste à l’estampe, de même qu’une ouverture inédite à l’architecture d’intérieur et au design.

11© Gilles Leimdorfer
© Gilles Leimdorfer
11©Héliog - Fanny Boucher
©Héliog - Cérémonie Bettencourt
Talent d'exception

Distinctions

Membre des Grands Ateliers de France depuis 2007, son atelier labellisé Patrimoine culturel immatériel en France en 2008, Fanny Boucher a l’honneur de recevoir en 2015 le titre de Maître d’Art grâce auquel elle peut transmettre son savoir-faire de 2015 à 2018. Son élève fonde ensuite son propre atelier, l’atelier Marie Levoyet, avec lequel Heliog collabore toujours quotidiennement.

En 2020, Fanny Boucher est la lauréate du Prix Bettencourt pour l’Intelligence de la main dans la catégorie Talent d’exception avec sa création Arboris.

L'Art du partage

Expositions

Fanny Boucher a exposé au musée national de Tokyo en 2017 puis de Pékin en 2019 en compagnie de 14 autres maîtres d’art français dans le cadre de l’exposition Wonder Lab organisée par Heart & Crafts. Son travail a également été présenté à l’Institut Français du Royaume-Uni dans le cadre de la London Craft Week en 2018, à la Philip’s Collection à Washington en 2019 et à l’exposition Homo Faber de la Fondation Giorgio Cini à Venise en 2018 et 2022.

Rôle sociétal des métiers d’art

Kronik

En parallèle de ses activités d’artisan d’art accompagnant les artistes et de sa propre activité créatrice, Fanny Boucher est très engagée sur le rôle sociétal des métiers d’art et leur transmission.

La collection Kronik naît aux lendemains de l’attentat au siège du Charlie Hebdo en 2015.

Avec des caricaturistes (Jean-Denys Philippe, Marilena Nardi) et des photojournalistes (Edouard Elias, Santiago Albert, Matias Corral, Lely Constantinople, Michelle Frankfurter et prochainement Abulmonam Eassa), Fanny Boucher grave des dessins de presse ou des photographies d’actualité, les imprime et part à la rencontre de publics pour lesquels la culture est très difficilement accessible : dans une rue de Washington aux Etats-Unis, dans des collèges et lycées techniques du Calvados en marge du prix Bayeux des reporters de guerre avec Edouard Elias, dans des collèges de la banlieue parisienne, avec les élèves de l’école de la seconde chance, etc. Munie d’une petite presse, les mains noires d’encre, elle discute, accompagnée de sa consœur Marie Levoyet, avec des jeunes issus majoritairement de milieux défavorisés, de sujets d’actualité (liberté d’expression, inégalités Nord-Sud, réfugiés, féminicides, Syrie, Irak, Ukraine, Cambodge…) grâce aux héliogravures qu’elle a réalisées. Chaque participant est ensuite invité à choisir une image et à l’imprimer.

Deux exemplaires leur sont offerts à l’issue de la discussion: un qu’il garde pour lui et un autre qu’il a pour mission à son tour de transmettre.

Ces interventions donnent naissance à des échanges riches et rares.
Kronik veut revenir aux sources de l’estampe comme vecteur de diffusion d’un message politique, une estampe engagée, une estampe de rue, actrice de son époque.