Fanny Boucher – Arboris

Création

Arboris

Arboris est une composition murale, un totem de 70cm de large par 2m10 de haut, composé de 72 éléments de 9,8x16cm chacun. Ces éléments entremêlent matrices en cuivre et impressions sur papier.

  • 49 matrices en cuivre, chacune héliogravée, encrée et cirée
  • 23 héliogravures imprimées à l’encre noire sur papier Awagami Mingeishi bleu nuit marouflé sur cuivre.

L’ensemble des 72 éléments a été monté et collé sur des tasseaux de 3 à 4cm de profondeur vissés dans un panneau en bois peint en noir et vernis.

Artiste : Fanny Boucher

Titre : Arboris

Format : 70 x 210 cm

Support : Cuivre et papier Awagami Mingeishi bleu nuit

Année : 2020

Distinction : Le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main – Talents d’exception 2020.

©Héliog - FannyBoucher
Photo: © Edouard Elias
Vidéo: © Guillaume Boynard

L’arbre est comme un pont entre le terrestre et le céleste, il nous conduit à lever la tête vers les nuages. Quant à ses racines, elles semblent être celles de l’univers, la matrice du monde.

Fanny -
11© Héliog - Fanny Boucher

Lorsque j’étais enfant, je m’étais promis un jour d’escalader un arbre pour écouter les nuages.
Quelques décennies plus tard, les vers de Rabindranath Tagore se sont frayés un chemin pour me le rappeler : « Avec les arbres, la terre s’efforce de parler au ciel qui écoute ».

L’arbre est à mes yeux une figure universelle, symbole d’altérité. Un modèle. Devant un arbre, chacun voit une réalité différente en fonction de ce qu’il est lui-même, au plus profond. Pour moi, ses racines sont celles du monde.

Il en est la matrice….

Le mot arbre vient du latin arbor, nom féminin singulier, arboris pour le pluriel. Il était associé à la Terre-mère, celle qui porte les fruits. Il est devenu masculin avec son passage au français, comme la quasi-totalité des noms d’arbres.

Dans cette oeuvre, les reflets des matrices cuivrées, leur chatoiement, leur luminosité dialoguent avec l’obscurité et la profondeur des papiers bleu nuit.
72 héliogravures toutes uniques et indépendantes mais qui, regroupées, forment un tout, puissant…
« Un étrange voeu de trame universelle » comme l’avait écrit Paul Valéry dans son Dialogue de l’arbre.
Un pont entre les mondes terrestre et céleste.

Tout comme l’arbre, Arboris semble nous dominer de toute sa stature.

11© Sophie Zénon pour la Fondation Bettencourt-Schuller
11© Héliog - Fanny Boucher
11© Héliog - Fanny Boucher
11© Héliog - Fanny Boucher
11© Héliog - Fanny Boucher
11© Héliog - Fanny Boucher
11© Héliog - Fanny Boucher

Cette oeuvre est pour moi l’aboutissement de 20 années passées à tenter de faire reconnaître la puissance et l’indépendance de la matrice en héliogravure, son altérité. Elle est issue d’une démarche d’affirmation et de contemporanéité, de remise en question de l’origine de mon savoir-faire et de son évolution. Elle se veut un manifeste pour ouvrir l’héliogravure à d’autres domaines, pour lui offrir d’autres horizons que celui de l’estampe et du multiple imprimé, pour montrer que nos savoir-faire ancestraux font de nous des passeurs, certes, mais qu’il est de notre devoir de les enrichir de notre histoire et de nos rêves, et de les inscrire durablement dans notre présent et notre futur.